Con aparente guiño irónico al ensayo Éloge des frontières de Régis Debray, Juan Goytisolo redacta en 2011 una laudatio a su amigo Jorge Semprún a la que opta por titular “elogio del hombre sin fronteras”. El calificativo da testimonio, según el autor del elogio, de una persona que “aprendió muy joven a cruzar las fronteras y a elegir como patria el mundo abierto de la creación literaria”. Al mismo tiempo pondera una creación que “atraviesa” gracias a su singularidad “las fronteras y se dirige tanto al lector de París, Madrid, Berlín, Roma o Estocolmo”.

De acuerdo con la referencia dada, la reflexión sobre las fronteras semprunianas se entabla desde los múltiples cruces, travesías y transgresiones de fronteras materiales y metafóricas que el exiliado, deportado de Buchenwald, dirigente comunista, Ministro de Cultura, intelectual, pero también guionista, ensayista y escritor celebraba en su vida y en su obra. Las fronteras estatales se desdibujan con el exilio, la deportación y sus transgresiones culturales, lingüísticas, vitales e identitarias; las fronteras estéticas y poéticas con los juegos genéricos, intermediáticos y discursivos.

No obstante, el carácter polifacético del concepto de frontera permite enfocar el discurso sempruniano asimismo desde unas fronteras que no sólo se leen en cuanto “membrana[s] fluctuante[s]”, sino también como líneas delimitadoras (más o menos herméticas), como zonas de contacto “autónoma[s] e híbrida[s]”, como fin necesario para autodefinirse frente al que está del otro lado y, finalmente, como umbral que a través del movimiento “abre un paso” hacia el cambio. Pensar las fronteras es, por lo tanto, reflexionar sobre los sintagmas hasta dónde, en dónde, por dónde y a partir de dónde que moldean el espacio limítrofe.

Teniendo en cuenta el enfoque teórico señalado, los siguientes dominios de investigación sirven de orientación para las propuestas:

- Jorge Semprún en cuanto “hombre sin fronteras”
- El papel de las fronteras nacionales en la obra literaria, cinematográfica y ensayística de Jorge Semprún, así como la representación de la supranacionalidad europea
- Las fronteras lingüísticas y culturales y sus puntos de contacto
- Las fronteras discursivas y sus transgresiones
- Los fenómenos intermediáticos en cuanto transgresión de las fronteras genéricas y artísticas
- Las zonas de contacto, así como las fronteras entre las artes y los distintos oficios del escritor, guionista, ensayista o político Jorge Semprún
- La recepción internacional (transfronteriza) del legado sempruniano
- Jorge Semprún y su obra en cuanto objetos de investigación inter- y transdisciplinar

El II Simposio Internacional Jorge Semprún: pensar las fronteras tiene por objetivo promover la investigación internacional e interdisciplinaria sobre Jorge Semprún, ofreciendo un espacio de encuentro y de intercambio para los especialistas y estudiosos del legado de Jorge Semprún. En este sentido, le complace dar continuidad al Simposio Internacional Jorge Semprún: memoria, historia, literatura, celebrado en marzo de 2012 en la Universidad Rovira i Virgili, en Tarragona.

Si desea participar en el simposio debe enviar su propuesta (con una extensión máxima de 300 palabras) hasta el 1 de diciembre de 2014 a la dirección siguiente: mirjam.leuzinger@uni-passau.de. Se aceptan propuestas en español y en francés. Las ponencias contarán con un tiempo límite de 30 minutos.


Avec un apparent clin d’œil ironique à l’essai Éloge des frontières de Régis Debray, Juan Goytisolo rédige en 2011 une louange à l’égard de son ami Jorge Semprun, intitulée « elogio del hombre sin fronteras ». Selon l’auteur de l’éloge, le qualificatif « homme sans frontières » témoigne d’une personne qui « a appris très jeune à passer les frontières et à choisir comme patrie le monde ouvert de la création littéraire ». Il loue en même temps une œuvre qui, grâce à sa singularité, « franchit les frontières, s’adressant tant au lecteur de Paris, Madrid, Rome ou Stockholm ».

En accord avec la référence indiquée, la réflexion sur les frontières sempruniennes s’initie par les multiples passages, traversées et transgressions de frontières matérielles et métaphoriques, qui s’accentuent aussi bien dans la vie que dans l’œuvre de l’exilé, déporté de Buchenwald, dirigent communiste, ministre de la Culture et intellectuel, ainsi que du scénariste, essayiste et écrivain. Les frontières étatiques s’estompent sous l’exil, sous la déportation ou sous les transgressions culturelles, linguistiques, vitales et identitaires expérimentées ; les frontières esthétiques et poétiques, sous les jeux génériques, intermédiatiques et discursifs.

Cependant, la complexité du concept de frontière permet d’envisager le discours semprunien également depuis des frontières lisibles non seulement en tant que « membranes fluctuantes », mais encore comme des lignes qui délimitent (de façon plus ou moins hermétique), comme zone « autonome et hybride », comme fin nécessaire pour se définir face à celui qui se situe de l’autre côté et finalement comme seuil qui, en le traversant, offre la possibilité du changement. Penser les frontières signifie, par conséquent, réfléchir sur les syntagmes où, jusqu’où, par où et d’où qui façonnent l’espace limitrophe.

Tenant compte de l’approche théorique spécifiée, les contributions porteront sur les domaines de recherche suivants:

- Jorge Semprun en tant qu’« homme sans frontières »
- Les frontières nationales dans les œuvres littéraires, les scénarios et les essais de Jorge Semprun, ainsi que la représentation de la supranationalité européenne
- Les frontières linguistiques et culturelles et ses points de contact
- Les frontières discursives et ses transgressions
- Le phénomène intermédiatique en tant que transgression de frontières génériques et artistiques
- Les relations, ainsi que les frontières entre les arts et les divers métiers de l’écrivain, scénariste, essayiste et politicien Jorge Semprun
- La réception internationale (transfrontalière) de l’héritage semprunien
- Jorge Semprun et son œuvre en tant qu’objets de recherche inter- et transdisciplinaires

Le II Symposium International Jorge Semprun: penser les frontières a pour but de promouvoir les recherches internationales et interdisciplinaires sur Jorge Semprun, tout en offrant un espace de rencontre et d’échange aux spécialistes et chercheurs de son héritage. C’est, par conséquent, avec grande satisfaction qu’il donne continuité au Symposium International Jorge Semprun: mémoire, histoire, littérature, qui a eu lieu les 21 et 22 mars 2012 à l’Université Rovira i Virgili, à Tarragone.

Les propositions d’exposé (résumé de max. 300 mots) sont à envoyer d’ici au 1er décembre 2014 à l’adresse électronique suivante : mirjam.leuzinger@uni-passau.de. La durée des interventions est 30 minutes et elles pourront intervenir en français ou en espagnol.

Beitrag von: Mirjam Leuzinger

Redaktion: Christof Schöch