Jean Echenoz: La fiction, la langue (Veranstaltungsprojekt)


Allgemeine Angaben

Projektbeginn
Freitag, 24. Mai 2013
Projektende
Samstag, 25. Mai 2013
Status
abgeschlossen
Thematik nach Sprachen
Französisch
Disziplin(en)
Literaturwissenschaft, Medien-/Kulturwissenschaft
Schlagwörter
Ästhetik, zeitgenössische Literatur, Jean Echenoz

Aktiv beteiligte Person(en)

(z.B. Kooperation, Mitarbeiter, Fellows)

Gérard BerthomieuFrançoise Rullier

Passiv beteiligte Person(en)

(z.B. Betreuer, Berater)

Didier ALEXANDREBruno BLANCKEMANElisa BRICCOJoëlle DUCOSJacques DÜRRENMATTAgnès FONTVIEILLE-CORDANIAlexandre GEFENSophie JOLLIN-BERTOCCHIFlorence LECA-MERCIERAlexandru MATEISophie Milcent-LawsonCécile NARJOUXÉric PelletCatherine RANNOUX-WESPELChristelle REGGIANIPierre SCHOENTJESIsabelle SERCAClaire StolzCaroline SurmannLaurent SUSINIFrank WAGNER


Exposé

Dans un de ses plus récents entretiens, accordé à Jean Guiloineau , Jean Echenoz rappelle que son univers romanesque s’est construit aussi loin d’une « production traditionnelle » que d’une « littérature expérimentale », la première incapable de répondre à l’exigence d’un renouvellement des formes du récit, la seconde impuissante à satisfaire, selon la formule même de l’auteur, un « désir de fiction ». Et à l’idée selon quoi prévaudraient dans ses romans « l’écriture, le jeu avec le langage et la forme du récit » quand l’intrigue ne serait qu’un « fil rouge sans importance », il répond que si l’attirent « le mouvement et la scansion de l’écriture, le rythme et la sonorité, le regard et la perspective, bref tout ce qu’écrire peut laisser espérer », le support de l’intrigue n’est jamais pour lui un « prétexte », mais le facteur premier qui lui permet de « construire un récit dans lequel et avec lequel jouer ». Suivant une logique analogue, interrogé sur la gageure que représenterait Ravel, donné pour un roman sur le vide, Jean Echenoz déclare ne pas se reconnaître entièrement dans cette « géographie du vide » par quoi on a voulu caractériser son œuvre – mais se dit pourtant tenté par la formule flaubertienne du « livre sur rien ». Sans renoncer à croire, au demeurant, qu’il pût y avoir dans ce rien même matière à romanesque, et à soutenir que la vertu du roman demeure dans « le suspens et le mouvement ».
Bref, conclut l’auteur, et c’est le moins qu’on puisse dire, « je suis un peu ambivalent »…..
C’est cette ambivalence même que le présent colloque voudrait interroger, et la coexistence de postulations de prime abord aussi contradictoires. Et afin que cette interrogation demeure totalement ouverte, c’est à la simple parataxe (la fiction, la langue…), et à ses multiples possibilités, que l’intitulé du programme a été confié.
On peut choisir de penser que la fiction se construit contre, malgré, ou en dépit de la langue si l’on estime que la force de l’invention relègue au second plan la pesée critique des langages du roman, de leurs formes, de leurs lieux, de leur elocutio, et que l’accent mis sur le style ne freinerait en rien l’emportement du romanesque.
On peut choisir de penser au contraire que la fiction se fait par la langue, voire grâce à elle, à charge de démontrer alors comment peut naître un intérêt proprement romanesque qui trouverait sa ressource dans le regard sur l’outil même, plus que dans ce qu’il nous permettrait de regarder.
« De toute(s) façon(s) », en usant de l’adverbe favori de Jean Echenoz, la fiction doit se penser avec la langue, et l’élaboration de l’une en même temps que la critique de l’autre.
Quelles sont les formules que se donne cette conjonction paradoxale ?
Quelles sont les difficultés et les limites de l’entreprise, quels sont les conditions et les moyens de sa réussite ?
Comment ces tensions peuvent-elles s’équilibrer, et s’acclimater à une conception une de l’œuvre ?
En quoi peuvent-elles aider, au-delà de ce que le romancier partage avec l’esthétique de son temps (ce qu’on a appelé un « style de groupe », et les romanciers de Minuit en offrent un), à définir une manière Echenoz ?
Quels en sont, du Méridien de Greenwich au récent 14, les invariants repérables et les variations ?
Peuvent-elles éclairer les choix successifs de différents types de récit, du roman d’aventure à la biographie romanesque, en passant par une gamme combien diverse de modèles et d’emprunts ?
En quoi peuvent-elles expliquer la construction d’un romanesque nouveau ?
Et ce romanesque, quel est-il ?
Etc.
Voilà quelques-unes des questions qu’il sera possible d’envisager.

Pour tenter d’y répondre, les coorganisateurs de ce colloque ont tenu à associer à des chercheurs que leurs habitudes portent à interroger en priorité l’elocutio (stylisticiens comme poéticiens ou narratologues), des chercheurs plutôt habitués à interroger l’inventio, spécialistes d’une esthétique et d’une histoire des lieux et formes du roman.

*SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE *
AMMOUCHE-KREMERS, M., HILLENAAR, H., dir., Jeunes auteurs de Minuit, Amsterdam, Atlanta, Rodopi, 1994
BESSARD-BANQUI, O., Le Roman Ludique : Echenoz, Toussaint, Chevillard, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2003.
BLANCKEMAN, B., Les récits indécidables : Jean Echenoz, Hervé Guibert, Pascal Quignard, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2000.
JÉRUSALEM, C., Jean Echenoz : géographies du vide, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2005.
JÉRUSALEM, C., VRAY, J.B., dir., Jean Echenoz : « une tentative modeste de description du monde », Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2006.
Siècle 21, n° 17 (automne-hiver 2010).
(Rassemblées par Agnès Castiglione, ce numéro réunit, outre un entretien de Jean Echenoz avec Jean Guiloineau, quelques-unes des communications prononcées lors des Rencontres de Chaminadour de septembre 2009. Contributions d’Agnès Castiglione, Bruno Blanckeman, Dominique Viart, Christine Jérusalem, et Gérard Titus-Carmel. p.113-171)

PROGRAMME
Colloque international des 24 & 25 mai 2013
Proposé par l’EA 4509, Sens, Texte, Informatique, Histoire (directrice : Pr. Joëlle DUCOS ; composante 2, « Sciences du Texte Moderne », responsable : Pr. Delphine DENIS)
Avec la collaboration de :
L’EA 4503, Littérature Française XIXe-XXIesiècles (composante 2 : XXe-XXIe siècles ; responsable : Pr. Didier ALEXANDRE)
Le SCE de Paris-Sorbonne (directeur : Yann MIGOUBERT)
La Bibliothèque littéraire Jacques Doucet (directrice : Isabelle DIU)
Enseignants-chercheurs responsables de la manifestation :
Gérard BERTHOMIEU (UFR de Langue française, Université de Paris-Sorbonne)
Françoise RULLIER (Département de FLE, Université PSUAD)

JOURNÉE DU VENDREDI 24 MAI
9h-18h, en Sorbonne, Salle J 636 (Esc. G, 3e étage)
9h-9h20 – Accueil des participants ; allocution de Mme le Professeur Joëlle DUCOS.
9h20-9h50 – Conférencier invité : Didier ALEXANDRE (Université de Paris-Sorbonne): Images du romanesque dans l’oeuvre de Jean Echenoz
9h50-10h – Discussion
10h-11h : séance 1 (Président de séance : Didier ALEXANDRE)
10h-10h25- Alexandre GEFEN (CNRS): Echenoz biographe du vide
10h25-10h50 – Elisa BRICCO (Université de Gênes): Des Éclairs de Jean Echenoz ou les avatars d’un style
10h50-11h – Discussion
11h-11h15 : pause
11h15-12h45 : séance 2 (Présidente de séance : Christelle REGGIANI)
11h15-11h40 – Jacques DÜRRENMATT (Université de Paris-Sorbonne): « À part ça, je hais les points de suspension »
11h40-12h05 – Sophie JOLLIN-BERTOCCHI (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
L’imprévisible dans la phrase d’Echenoz (Cherokee, L’Équipée Malaise)
12h05-12h30 – Isabelle SERCA (Université de Toulouse le Mirail): La phrase de 14
12h30-12h45- Discussion
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14h30-15h – Conférencier invité : Bruno BLANCKEMAN (Université Sorbonne Nouvelle): Contraction, décontraction : l’invention d’un style
15h-15h10 : Discussion
15h10-16h10 : séance 3 (Président de séance : Bruno BLANCKEMAN)
15h10-15h35 – Pierre SCHOENTJES (Université de Gand): L’ironie d’Echenoz : des chiffres et des lettres
15h35-16h – Agnès FONTVIEILLE-CORDANI (Université de Lyon II): Je m’en vais : l’humour arctique de Jean Echenoz
16h-16h10 – Discussion
16h10-16h25 : pause
16h25-17h40 : séance 4 (Président de séance : Pierre SCHOENTJES)
16h25-16h50 – Frank WAGNER (Université de Rennes II): Le canard-lapin, sauce Echenoz
16h50-17h15 – Christelle REGGIANI (Université de Lille III): Fictions temporelles dans les biographies de Jean Echenoz
17h15-17h40 – Discussion et bilan de la journée
18h-19h15 : inauguration de l’exposition en Sorbonne de manuscrits de Jean Echenoz
(exposition organisée par la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet)
19h30-20h30 : lecture publique en Salle Louis Liard
d’extraits d’oeuvres de Jean Echenoz par la Compagnie Les Livreurs
(lecture organisée par le SCE de Paris-Sorbonne)
Ces manifestations se dérouleront en présence de l’auteur

JOURNÉE DU SAMEDI 25 MAI
9h30-17h, en Sorbonne, Salle des Actes (Centre administratif)
9h30-11h : séance 1 (Président de séance : Jacques DÜRRENMATT)
9h30-9h55 – Cécile NARJOUX (Université de Paris-Sorbonne): « Tant pis, allons-y, courons », ou la grande « machine » narrative de Jean Echenoz
9h55-10h20- Claire Stolz (Université de Paris-Sorbonne): 14, roman : L’Histoire comme si Echenoz y était
10h20-10h45 – Sophie Milcent-Lawson (Université de Lorraine): « Sophistiquer le désordre » : Glissements métonymiques et subterfuges rhétoriques chez Jean Echenoz
10h45-11h – Discussion
11h-11h15 : pause
11h15-12h20 : séance 2 (Présidente de séance : Elisa BRICCO)
11h15-11h40 – Éric Pellet (Université de l’Est Parisien): Stylistique de l’incongruité
11h40-12h05 – Alexandru MATEI (Université de Bucarest): Jean Echenoz : Morales de la langue littéraire
12h05-12h20 – Discussion
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14h-15h30 : séance 3 (Président de séance : Frank Wagner)
14h-14h25 Catherine RANNOUX-WESPEL (Université de Poitiers): Echenoz : changements de régime
14h25-14h50 – Caroline SURMANN (Université de Paris-Sorbonne): L’écriture visuelle d’Echenoz (à propos des Grandes Blondes)
14h50-15h15 – Florence LECA-MERCIER (Université de Paris-Sorbonne): Anamorphoses des Grandes Blondes
15h15-15h30 – Discussion
15h30-15h45 : pause
15h45-17h : séance 4 (Présidente de séance : Claire STOLZ)
15h45-16h10 – Françoise RULLIER (Université PSUAD): Echenoz et le cercle narratif
16h10-16h35 – Laurent SUSINI (Université de Paris-Sorbonne): La Vénus au griffon : Ravel au labyrinthe
16h35-17h – Gérard BERTHOMIEU (Université de Paris-Sorbonne): « De toute(s) façon(s) »
17h-17h30 – Discussion et bilan du colloque


Anmerkungen

keine

Ersteller des Eintrags
Caroline Surmann
Erstellungsdatum
Donnerstag, 09. Mai 2013, 13:37 Uhr
Letzte Änderung
Donnerstag, 09. Mai 2013, 13:37 Uhr