Stadt: Leipzig

Beginn: 2014-05-27

Ende: 2014-05-27

Selon Michel Foucault, l’histoire que l’on raconte n’est pas toujours la même et peut être entendue comme un produit des procédés de narration et de sens.

100 ans après la grande guerre, le besoin des nouvelles narrations, re-écritures et mise en cause est peut-être plus grande que jamais. En Allemagne plus de 150 nouvelles publications sur la grande guerre sont parues, en France le chiffre des publications conte déjà le double.
Participants de la catastrophe initiale du vingtième siècle et de la „décadence éthique de la civilisation des nations européennes“ (Schubert), les peintres et écrivains de la génération de guerre nous en ont offert de multiples modes de narrations et de visualisations. Parmi les artistes de la génération de 1914, on pourrai différencier entre trois types de narrations et visualisations de la grande guerre : d’abord un mode traumatique chez Dix, Beckmann et Barbusse qui visualisent en tant que témoins des combats les images cauchemaresque de l’horreur des corps morcelés, puis un mode héroïque proche d’un idéal de virilité militariste que l’on retrouve chez Jünger et Cendrars et finalement un mode esthétique et technologique qui se manifeste chez les peintres de l’avant-garde.

Chez Marcel Proust, on cherche en vain des récits directs des combats, des images des corps morcelés et brûlants. La guerre apparaît dans le dernier tome du roman proustien avant tout comme sujet de conversation des salons de la bourgeosie et de l’aristocratie parisienne ainsi que comme thème de la causerie des prostitués et des clients homosexuels du bordel de Jupien.

Sujet privilégié des conversations des salons, générateur d’un nouveau style dans le domaine de la mode, arrière-plan des jeux érotiques obscurs dans le Paris nocturne sur fond de bombardements, la guerre est pourtant omniprésente.

„Venez demain à cinq heures et on parle de guerre“ – propose Madame Verdurin aux invités de son salon. La guerre ne génère non seulement une nouvelle mode mais devient aussi un sujet en vogue. Ceux qui s’opposent à la mode, comme le Baron de Charlus sont exclus du salon et diffamés comme „avant-guerre“.

Le centre de gravité de notre colloque concerne la fonction des modes de narration et de réflexions critiques de la grande guerre dans le dernier tome du roman proustien À la recherche du temps perdu.

Les contributions cherchent à focaliser les lignes de recherches suivantes : questions d’intermédialité dans le domaine des systèmes de renvois entre guerre, littérature, musique et peinture, stratégies de visualisation de la guerre dans la transformation filmique de Ruiz, guerre et érotisme, guerre et question de gender (p.e. Saint-Loup comme modèle de virilité guerrière), guerre et signatures du temps.

Le colloque veut donner une nouvelle perspective épistémologique aux recherches sur Proust sous l´angle de la guerre.


Organisation: Prof. Dr. Uta Felten (Universität Leipzig) / Dr. habil. Philippe Wellnitz (Institut français d’Allemagne, BCU Potsdam)

Lieu du colloque: Neuer Senatssaal, Ritterstraße 26, 04109 Leipzig


Programme:

10 h 30 Uta Felten (Universität Leipzig), Philippe Wellnitz (BCU Potsdam): „Introduction“

11 h 15 Luc Fraisse (Université de Strasbourg): „Proust lecteur des chroniques militaires de Joseph Reinach dans Le Figaro“

12 h Karlheinz Stierle (Universität Konstanz): „Der Krieg als Zeitfigur in der Recherche“

Déjeuner

14 h 30 Volker Roloff (Universität Siegen): „La guerre dans la perspective de Charlus et du narrateur“

15 h 15 Patricia Oster-Stierle (Universität des Saarlandes): „Der Krieg in der filmischen Transposition von Le Temps retrouvé. Mediale Selbstreflexion“

Pause

16 h 15 Angelika Hoffmann-Maxis (Universität Leipzig): „Militarismus und Memoria: Die Figur des Robert de Saint-Loup“

17 h Cécile Leblanc (Université Paris III): „‚Une victoire dont le seul résultat serait de substituer, à l’esthétique de Wagner, celle de M. Zamacoïs ne serait pas féconde‘, Proust et la grande guerre des musiciens“

Beitrag von: Kristin Mlynek-Theil

Redaktion: Lars Schneider