Stadt: La Plata – Buenos Aires/Argentine

Frist: 2022-02-28

Beginn: 2022-09-28

Ende: 2022-09-30

URL: http://congresos.fahce.unlp.edu.ar/vilpe/

Le réseau de recherche CIRCULA a le plaisir d’annoncer la tenue de la 5e édition du colloque international « Les idéologies linguistiques dans la presse écrite et les autres médias de communication : l’exemple des langues romanes (ILPE) ». Cette édition est organisée en collaboration avec le Centro de Estudios de Teoría y Crítica Literaria (IdIHCS, UNLP-CONICET), de l’Instituto de Lingüística (FFyL-UBA) et du projet Estudios Latinoamericanos Contemporáneos y Comparados (UNTREF). L’événement se tiendra du 28 au 30 septembre 2022 à La Plata et à Buenos Aires, en Argentine.
Ce colloque fait suite aux autres rencontres scientifiques ILPE organisées à Augsbourg (Allemagne, 2013), à Montréal (Canada, 2015), à Alicante (Espagne, 2017) et à Messine (Italie, 2019). ILPE se présente dorénavant comme un événement incontournable pour l’étude des idéologies linguistiques dans le domaine des langues romanes. En 2022, le colloque se tiendra pour la première fois en Amérique latine. Comme c’était le cas des éditions précédentes, la rencontre aura pour objectif de réunir des chercheurs et chercheuses qui s’intéressent au double rôle de la presse écrite – tant imprimée que numérique – comme lieu de production et de diffusion d’idéologies linguistiques et comme moyen de standardisation de la langue, et ce, dans les différentes communautés de langue romane.

Problématique

Le thème de la langue revêt indubitablement un intérêt particulier pour toute communauté linguistique. En raison des liens étroits qui existent entre les locuteurs et les contextes dans lesquels ils évoluent, la langue donne lieu à des débats et des polémiques variés. En plus de se traduire par des questions concernant la norme et la correction de la langue, l’usage ou encore l’histoire des mots, les préoccupations s’étendent aux enjeux liés aux politiques linguistiques et à leurs effets sur les pratiques langagières des locuteurs. De ce point de vue, les questionnements à propos du prestige de telle langue ou de tel dialecte, des situations de bilinguisme ou de diglossie ou encore des inégalités sociales entre les locuteurs de différentes langues font partie prenante du débat public sur la langue (Klinkenberg, 2015). C’est sans compter la place de plus en plus importante qu’occupent l’affirmation identitaire et les revendications sociales de groupes minoritaires, phénomènes qui soulèvent souvent des questions d’ordre linguistique (appellations, etc.). Les multiples rapports entre les langues et leurs usagers ainsi que les idées sur la langue que l’on trouve tant chez les professionnels de la langue (langagiers, enseignants, grammairiens, lexicographes, etc.) que chez les locuteurs profanes sont désormais devenus des objets de recherche à part entière dans le domaine de la linguistique. Il suffit pour s’en convaincre de penser aux études qui relèvent de la linguistique profane ou folk linguistics (Schwarze, 2017) ou encore aux travaux qui s’inscrivent dans le cadre de la citizen sociolinguistics (Rymes et Leone, 2014 ; Miola et Fiorentini, 2016 ; Svendsen, 2018).
Les médias de masse constituent l’endroit de prédilection où se déploient de tels débats : la presse imprimée et numérique se transforme en effet en espace de discussion dans lequel se développe tout un imaginaire linguistique (Houdebine, 2002) autour de ce que « devrait » être la langue. Les idéologies linguistiques, des « marques cognitives qui relient de façon cohérente la langue à un ordre extralinguistique, tout en le naturalisant et le normalisant » (del Valle, 2007 : 20 ; notre traduction), se manifestent à travers des débats publics qui donnent lieu à différentes prises de position diffusées dans les médias, qui alimentent la polémique, et exprimées par des individus jugés légitimes pour prendre la parole à ce sujet.
Dès les premiers travaux consacrés aux idéologies linguistiques, réalisés dans le domaine de l’anthropologie linguistique (Schieffelin, Woolard et Kroskrity, 1998), il est devenu apparent que ce champ de recherche devait privilégier la convergence de perspectives, de disciplines et de méthodes, ce qui a mené au fil du temps à de nombreux travaux interdisciplinaires. En outre, des travaux pionniers, comme ceux de Milroy et Milroy (1985), ont mis en évidence le rôle de la presse écrite en tant que lieu privilégié de diffusion et de circulation d’idéologies linguistiques et favorisé l’essor d’un champ de recherche particulièrement fécond pour quiconque s’intéresse à la langue comme pratique sociale.
Dans le monde latinoaméricain, la recherche sur les idéologies linguistiques a par ailleurs connu une forte croissance dans les dernières années sous l’impulsion de la glottopolitique. Cette approche, qui cherche par définition à étudier les « interventions dans le domaine de la langue » (Arnoux, 2016 : 19 ; notre traduction), trouve dans la presse écrite un objet d’étude privilégié en ce qu’elle s’intéresse aux manifestations discursives des représentations sociolinguistiques que l’on peut y trouver.
En ce sens, tous les médias peuvent se transformer en véritables lieux de référence pour les questions de langue. Pour résoudre des problèmes relatifs à la norme linguistique, par exemple, certains utilisateurs n’hésitent pas à se servir des médias, plutôt que de se tourner vers les grammaires, les dictionnaires ou les manuels scolaires. Si ce rôle joué par les médias n’est pas sans provoquer des réactions, et qu’il alimente régulièrement des polémiques, il fait preuve en même temps d’une implication croissante de la part des locuteurs eux-mêmes dans les débats menés autour des questions de langue dans l’espace public, allant des liens entre la norme et l’usage à la « décadence » (supposée ou réelle) de telle ou telle langue, en passant par les revendications d’autonomie linguistique ou l’enseignement des langues à l’école. D’autres débats concernent les liens entre la langue, la politique, la représentation et les droits dans l’espace public.
Cette cinquième édition du colloque ILPE cherchera à explorer en profondeur les multiples manifestations des idéologies linguistiques dans les médias de masse, tant à l’heure actuelle que dans le passé. Le colloque accueillera toutes les propositions de communication en lien avec la thématique, peu importe le cadre théorique ou l’approche méthodologique privilégiés.
Les langues du colloque seront le français, l’espagnol, l’italien et le portugais. Par ailleurs, l’événement cherche à promouvoir les échanges entre chercheuses et chercheurs travaillant sur différentes traditions linguistiques. Ainsi, nous sollicitons tout particulièrement les propositions de communication qui adoptent une perspective comparative entre les langues romanes, et ce, dans le but d’encourager la réflexion sur la façon dont les idéologies linguistiques agissent, différemment ou non, dans divers contextes nationaux et régionaux.

Voici la liste des thèmes susceptibles d’être explorés dans le cadre de l’événement.

1. Les représentations entourant la langue et les pratiques linguistiques véhiculées dans la presse, au cinéma, à la radio, à la télé et sur le Web :
1.1. Les débats sur la langue menés dans les médias, les chroniques de langage, la circulation d’idéologies linguistiques dans l’espace médiatique, les services de consultation linguistique ;
1.2. Les points de vue des groupes minoritaires (langues autochtones ou créoles, groupes LGBTQ+, etc.) dans les débats sur la langue menés dans la presse écrite et dans les autres médias de communication ;
1.3. Langues nationales, locales, globales et impérialisme linguistique : les rapports entre centre et périphérie dans les débats idéologico-linguistiques ;
1.4. Les incursions de la philologie et de la linguistique romanes dans la presse écrite en Amérique et en Europe ;
1.5. Le doublage et le sous-titrage de films, de séries télévisuelles et de dessins animés, avec un intérêt particulier pour la dimension idiomatique de ces traductions ou encore pour les questions de censure, toujours dans la perspective de l’usage de la langue ;
1.6. Les différents types d’idéologies linguistiques diffusées à travers la presse et dans les autres médias de communication ;
1.7. Les dimensions politiques et sociales susceptibles d’orienter les idéologies linguistiques (incluant les considérations relatives à la politique linguistique ou encore à l’enseignement des langues).

2. Les idéologies linguistiques qui motivent les activités médiatiques des académies de la langue ou encore des centres de recherche œuvrant dans le domaine de la linguistique :
2.1. Les publications spécialisées et vulgarisées sur la langue, les services de consultation linguistique, le rôle joué par l’expert de la langue (linguiste, grammairien, etc.) dans les médias ;
2.2. Les discussions sur la langue entre les experts et le grand public, par exemple dans la presse ou sur les réseaux sociaux ;
2.3. La comparaison des discours et des idées sur la langue véhiculés dans les médias par les académies qui existent dans divers pays ;
2.4. Les outils et politiques destinés à encadrer les pratiques discursives dans la presse écrite et les autres médias de communication ;
2.5. Langue, genre et autres normes : les débats sur le sexisme linguistique, la langue et l’écriture inclusives, les normes et la codification dans la presse écrite.

3. Les stratégies discursives utilisées dans les débats sur la langue menés dans les médias :
3.1. L’utilisation de métaphores dans les débats sur la langue ;
3.2. Les stratégies discursives utilisées dans les campagnes de promotion d’apprentissage ou d’utilisation de la langue (stéréotypes) ;
3.3. Les propriétés du discours prescriptif dans les médias ;
3.4. Les stratégies discursives qui sous-tendent les discours entourant langue nationale et langue(s) régionale(s) ;
3.5. Les stratégies discursives qui intensifient (ou au contraire affaiblissent) la discrimination linguistique : stéréotypes et ethnonymes diffamatoires ;
3.6. La construction des voix d’autorité dans les débats linguistiques et la pluralité des voix dans les discours métalinguistiques (dialogisme et polyphonie).

Langues officielles du colloque: français, espagnol, italien, portugais

Soumission des propositions

Nous invitons toutes les personnes intéressées à intervenir au colloque à soumettre une proposition de communication par courrier électronique à ilpe5@gmail.com du 1er décembre 2021 au 28 février 2022. En plus des propositions individuelles, nous accueillons également les propositions de panels thématiques (composés de quatre communications au plus).

Format des propositions

• Les résumés ne doivent pas dépasser les 400 mots (pour les communications individuelles) ou les 500 mots (pour les panels thématiques), sans compter les références bibliographiques.
• Tous les résumés doivent être remis en deux versions (une version anonymisée et une version précisant le nom et l’affiliation de l’auteur).
• La durée des présentations est de 20 minutes (elles seront suivies d’une période de discussion de 10 minutes).

Dates importantes

• Soumission d’une proposition (résumé de 400 mots pour les communications individuelles ou de 500 mots pour les panels thématiques) : 28 février 2022
• Notification des acceptations par le comité scientifique : 1er avril 2022
• Tenue du colloque : 28-30 septembre 2022

Comité organisateur

• Universidad Nacional de La Plata : Juan Antonio Ennis (juanennis@conicet.gov.ar)
• Universidad de Buenos Aires : Elvira Narvaja de Arnoux (elviraarnoux@gmail.com) et Guillermo Toscano y García (gtoscano@filo.uba.ar)
• Universidad Nacional de Tres de Febrero : Diego Bentivegna (diegobentivegna@gmail.com)
• Groupe CIRCULA : Sabine Schwarze (Universität Augsburg), Wim Remysen (Université de Sherbrooke), Carmen Marimón Llorca (Universidad de Alicante), Fabio Rossi (Università degli Studi di Messina)

Beitrag von: Franz Meier

Redaktion: Christine Montmasson