Frist: 2022-03-01

Beginn: 2022-04-05

À contre-peur. Éloge de la poésie.

Journée de Recherche/Création en poésie contemporaine
autour de Jean-Pierre Siméon et André Velter

Cette manifestation est organisée par le CELIS (Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique), en partenariat avec le Département de Lettres modernes de l’Université Clermont Auvergne, le parcours Lcréa du Master Lettres et Création littéraire, le Service Université Culture, la Semaine de la poésie.

Elle aura lieu le 5 avril 2022 à la MHS de Clermont-Ferrand.

Responsables scientiques : Nathalie Vincent-Munnia (Université Clermont Auvergne – CELIS EA 4280) et Sidonia Bauer (membre associé du CELIS).

Les propositions sont à envoyer à Sidonia Bauer et Nathalie Vincent-Munnia et (Sidonia_Ria.BAUER@uca.fr / nvincentmunnia@gmail.com) jusqu’au 1er mars 2022.

À contre-peur. Éloge de la poésie.
Journée de Recherche/Création en poésie contemporaine autour de Jean-Pierre Siméon et André Velter
5 avril 2022
Maison des Sciences de l’Homme 4 rue Ledru, Clermont-Ferrand

Dans l’un de ses derniers recueils, À contre-peur1, André Velter, poète et voyageur, revient vers ses amours et les étapes de ses voyages en Orient, « le Haut-Pays »2, susceptible d’offrir des issues à la clôture des frontières en tous sens imposée en réaction à la pandémie de Covid 19. Malgré le confinement au dehors, le poète réaffirme que la liberté ne peut être abolie au-dedans, et que la verticalité nous sauve. C’est ainsi qu’il se lance en « démineur des pesanteurs grégaires, / crocheteur des heures condamnées » et propose des exorcismes, des méditations poétiques, des « gymnastiques taoïstes », des satoris et d’autres pratiques poétiques singulièrement velteriennes, dans le sillage de traditions poétiques françaises et extra-européennes, susceptibles d’ouvrir les portes du sujet et ayant la force de rejoindre l’autre « par-delà les frontières ». En outre, la nouvelle édition de plusieurs de recueils d’André Velter en Poésie/Gallimard3 rend accessible en collection de poche trois de ses titres des années 2000-2010, qui posaient déjà les mêmes fondements poétiques et existentiels : les élans plutôt que les replis, l’idée d’un « poème d’énergie vitale », « la vie en dansant »…
Si André Velter a recours, pour échapper à la peur, notamment face à une pandémie, à des solutions singulières en se dirigeant vers le rapport avec le cosmos, Jean-Pierre Siméon pour sa part entend la poésie comme une force qui pourrait sauver l’être des impasses sociales et écologiques actuelles. Les derniers essais ou manifestes qu’il a publiés4, tout comme ses plus récents recueils5, explorent en effet la manière dont la poésie s’articule spécifiquement au réel, dont elle en propose d’autres modes de saisie, de com-préhension. Jean-Pierre Siméon inscrit le langage poétique au sein de la société contemporaine, et l’approche sociopoétique peut donc enrichir encore la lecture de ses textes. Pour lui, le poète se lance sans précaution dans la « lutte de chaque jour » afin de défendre la dignité des êtres, à travers une équation déjà posée par Paul Eluard au siècle précédent, « l’amour la poésie ». Appréhendée comme une « position éthique », la poésie de et selon Jean-Pierre Siméon excède ainsi le poème, elle relève d’une « particulière empathie avec le monde » et peut par conséquent énoncer une « théorie de l’amour »6 ou une « politique de la beauté »7.
Le poète conçoit en outre la poésie comme l’amour de manière très singulière : à l’origine du geste artistique, Jean-Pierre Siméon perçoit « une manière d’être, d’habiter, de s’habiter ». De même, André Velter pense « le jeu du monde »8 en poète. La journée du 5 avril, par-delà les textes de ces deux auteurs, visera donc aussi à interroger plus largement la notion d’habitation du monde par la poésie, contemporaine particulièrement. Elle tentera également de saisir ce qui peut susciter ou nécessiter aujourd’hui un éloge de la poésie : non en admiration naïve, mais pour ses fonctions propres. Cette journée a ainsi pour objectif de déceler les accès au monde mis en œuvre par deux voix majeures de la poésie contemporaine, de lire deux auteurs qui sont aussi des passeurs de poésie, tout en envisageant plus globalement d’autres pensées de la poésie contemporaine : dans ses rapports au réel, dans ses capacités à (se) rendre libre dans un moment de clôture, à penser la dignité humaine dans un temps qui contraint les relations, dans une époque qui recompose l’inscription de l’humain dans son / ses univers.
Elle s’appuiera pour cela sur une démarche mêlant ou artucilant recherche et création, faisant intervenir des universitaires et des artistes qui pourront, chacun et chacune avec ses outils ou modalités propres, rendre compte à la fois des textes – notamment les derniers publiés – de Jean-Pierre Siméon et d’André Velter, et des diverses façons d’« habiter en poète »9, d’ « habiter poétiquement le monde »10, voire la terre11. Les formes d’interventions seront variées : communications scientifiques, entretiens, lectures, écritures-lectures, performances ou autres projets artistiques qui restent à inventer.
Les propositions sont à envoyer à Sidonia Bauer et Nathalie Vincent-Munnia et (Sidonia_Ria.BAUER@uca.fr / nvincentmunnia@gmail.com) jusqu’au 1er mars 2022.
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Journée de Recherche/Création organisée par le CELIS (Centre de Recherches sur les littératures et la sociopoétique), en partenariat avec le Département de Lettres modernes de l’Université Clermont Auvergne, le parcours Lcréa du Master Lettres et Création littéraire, le Service Université Culture, la Semaine de la poésie.
Responsables : Nathalie Vincent-Munnia (Université Clermont Auvergne – CELIS EA 4280), Sidonia Bauer (membre associé du CELIS)
Comité scientifique et artistique : Sophie Brunet, Emmanuel Flory, Françoise Lalot, Myriam Lépron, Catherine Milkovitch-Rioux, Stéphanie Urdician.
Comité d’organisation étudiant : Master 1 LCréa : Simon Chatelain, Yun Le Sayec, Léopold Sadone.

1 André Velter, Séduire l’univers, précédé de À contre-peur, Gallimard, collection Blanche, 2021.
2 André Velter, Le haut-pays, Gallimard, collection Blanche, 1995, rééd. 2007.
3 André Velter, La vie en dansant, suivi de Au cabaret de l’éphémère et de Avec un peu plus de ciel, Poésie/Gallimard, 2020.
4 Le dernier, Petit éloge de la poésie (Folio, 2021), fait écho à d’autres essais ou manifestes précédents : Les yeux ouverts – Propos sur le temps présent (Le passeur, 2018) ou La poésie sauvera le monde (Le passeur, 2015), pour ne citer que les plus récents.
5 Notamment À l’intérieur de la nuit, Cheyne, collection D’une voix l’autre, 2021.
6 Jean-Pierre Siméon, Une théorie de l’amour, Gallimard, collection Blanche, 2021.
7 Jean-Pierre Siméon, Politique de la beauté, Cheyne, collection Verte, 2017.
8 André Velter, Le jeu du monde. Cartes à Yanny, Gallimard, collection Le sentiment géographique, 2016. 9 Jean-Claude Pinson, Habiter en poète – Essai sur la poésie contemporaine, Champ Vallon, 1995.
10 Collectif (Frédéric Brun, dir.), Habiter poétiquement le monde. Anthologie-Manifeste, Poesis éditions, 2016, rééd. 2020.
11 Collectif, Habiter la terre en poète, éditions du palais, 2013.

Beitrag von: Sidonia Bauer

Redaktion: Robert Hesselbach