Stadt: Toulon, Frankreich

Frist: 2015-04-15

URL: http://babel.univ-tln.fr/2014/12/revue-babel/

Le post-colonialisme italien.
L’inconscient économico-politique d’une notion controversée

Revue : Babel-civilisations (laboratoire Babel EA 2649 – Université de Toulon)

Définition du problème : le post-colonialisme comme catégorie chronologique
Le préfixe post- confère à l’idée exprimée par le terme auquel il s’agglutine (en l’occurrence, le colonialisme) une position temporelle postérieure par rapport à celle qui caractériserait le phénomène désigné par le terme en question, si on l’employait sans le préfixe. Parler de post-colonialisme revient donc à assumer que le colonialisme est désormais une excroissance de l’histoire du passé, une idéologie et une praxis qui sont étrangères au monde actuel. Comment concilier, pourtant, cette définition avec l’autre grande catégorie descriptive à laquelle les observateurs du monde contemporain ont recours pour caractériser la phase actuelle de l’économie mondiale : la mondialisation ? Comment peut-on faire coexister dans un seul horizon épistémologique la fin du colonialisme (le post-colonialisme) et l’expansion planétaire du modèle capitaliste occidental (la mondialisation)?
Des études historiographiques récentes (Mielants : 2008, Graeber : 2014, Harari : 2014) ont montré que le colonialisme n’est pas un épisode étranger à l’histoire du capitalisme, mais qu’il constitue, au contraire, l’un des facteurs qui ont le plus contribué à son développement, voire même, l’acte qui a inauguré l’histoire du capitalisme occidental.
Les premières expéditions coloniales n’ont pas seulement été, en effet, le résultat d’une initiative politique, mais elles ont aussi représenté la réalisation d’un projet de nature essentiellement économique : la conquête de nouveaux marchés, l’exploitation de nouvelles matières premières (Cotta 1977 : 84). Les représentants du pouvoir politique ou religieux donnaient, certes, leur bénédiction à l’expédition, mais les fonds nécessaires à la construction des navires, à l’achat des vivres et des armes étaient fournis par des investisseurs privés qui espéraient (à juste titre, par ailleurs) que le butin de l’expédition leur permettrait de réaliser des profits considérablement supérieurs à l’argent investi. Le racisme, la mission civilisatrice, le prosélytisme et les autres justifications idéologiques au moyen desquelles la rhétorique officielle a tenté de légitimer l’initiative coloniale n’ont pas été la cause du colonialisme, mais, tout simplement, l’une de ses conséquences (Harari : 2014). Jamais le capitalisme n’aurait pu s’imposer sans l’exploitation des esclaves africains déportés de leur terre natale vers les plantations de canne à sucre (Cuba), de minéraux précieux (Mexique) situés dans les territoires colonisés par les puissances occidentales. Jamais les économies des principaux pays occidentaux n’auraient pu se développer dans un sens capitaliste sans l’enrichissement fulgurant de certaines villes (Venise, Gênes, Bruges, Liverpool, Bordeaux), à la faveur de l’argent investi par une partie de leurs habitants (banquiers ou marchands) dans des opérations d’exploitation de type colonial ou négrier.
Il est alors difficile d’accepter l’idée selon laquelle les sociétés capitalistes actuelles, au moment même où leur modèle de société et d’économie s’impose partout dans le monde, seraient entrées dans une phase « post-coloniale » de leur histoire. Beaucoup plus crédible est l’hypothèse selon laquelle, on assisterait aujourd’hui à une forme de « néo-colonialisme » (Miyoshi 1998 : 250), dissimulant sa vraie nature sous les faux semblants d’une idéologie « postcoloniale » qui œuvre sciemment à éradiquer de la conscience collective l’idée selon laquelle l’expansion économique actuelle de l’Occident pourrait être ramenée, ne serait-ce que métaphoriquement, à la phénoménologie du « colonialisme ».

Les apories historiographiques du post-colonialisme italien
Le domaine culturel constitué par les écrits qui ont trait à la description de l’aventure coloniale italienne semble être un terrain de recherche particulièrement propice à la mise à l’épreuve de la notion de « post-colonialisme ». La compréhension de l’expérience coloniale italienne est l’otage d’une série d’ouvrages historiographiques qui ont exclusivement mis l’accent sur la dimension politique de ce phénomène, sans trop se soucier des implications économiques qui accompagnent toute forme d’expansion territoriale de type colonial. Le colonialisme apparaît ainsi, dans ces ouvrages, comme la conséquence des velléités impérialistes de la classe dirigeante italienne, soucieuse d’émuler les autres puissances coloniales européennes (Royaume Uni et France) en offrant à l’Italie « une place au soleil ». Mais, sommes-nous sûrs que Mussolini, lorsqu’il prônait en ces termes la cause de l’expansion coloniale de son pays, parlait vraiment en porte-parole de l’idéologie impérialiste, raciste et nationaliste du régime fasciste et non pas plutôt en porte-parole de l’idéologie capitaliste de son époque ? L’affirmation historique du fascisme n’a-t-elle pas été interprétée (de manière assez consensuelle) comme une réaction des forces conservatrices face aux tensions révolutionnaires qui traversaient l’Europe après la Révolution russe ? Est-il donc si arbitraire, dans le sillage de cette interprétation, d’admettre que le colonialisme (qui a transformé de milliers de chômeurs italiens en colons laborieux et impitoyables) ait joué un rôle déterminant dans la gestion du mécontentement social et dans la neutralisation des aspirations révolutionnaires de la classe prolétarienne ? Ne faudrait-il partir de ce lien entre colonialisme et capitalisme pour redéfinir la catégorie de « post-colonialisme » (surtout à la lumière de l’étrange concomitance entre sa consécration récente dans les milieux académiques occidentaux et les dynamiques qui ont permis au capitalisme de s’affirmer à l’échelle mondiale) ?
Problématique en tant que catégorie chronologique, la notion de post-colonialisme l’est tout autant en tant que symbole d’une « rupture épistémique dans la manière de narrer l’histoire » (Sinopoli 2013 : 103). Selon cette approche, le « post-colonialisme » renouvellerait la vision de l’histoire de l’Occident en faisant interagir le point de vue des colons avec celui des colonisateurs. Cette interaction ne saurait pourtant avoir de sens que s’il y a eu, au préalable, une contamination effective et durable des horizons culturels entre colonisateurs et colonisés. Or, qu’une telle contamination ait pu se produire au sein des empires coloniaux français, portugais, anglais et espagnols (dont les origines remontent au XVIe siècle) est un fait incontestable. Mais que la même chose ait pu avoir lieu au sein de l’empire italien est beaucoup plus douteux (étant donné la fondation tardive et la durée éphémère de cet empire). Est-il encore possible alors de parler de « post-colonialisme italien » ? Comment interpréter la tentative de consacrer cette catégorie historiographique dans les milieux académiques ? Comme un symptôme du provincialisme d’une culture qui, pour regagner en crédibilité internationale, choisit de donner une importance démesurée à des phénomènes culturels qui, en Italie, sont microscopiques, dans le seul but d’adapter ses contenus aux topoi culturels des autres pays, là où les mêmes phénomènes (pour des raisons historiques différentes) sont macroscopiques ? Ou bien, s’agit-il d’une excroissance idéologique de l’Occident mondialisé à travers laquelle s’exprime la fausse conscience d’une société qui se grise de rhétorique humanitariste et politiquement correcte pour mieux cacher à elle-même les nombreuses formes d’exclusion et d’inégalité qui la caractérisent ?

Pistes de recherche
Quelle que soit la définition qu’on veuille lui prêter, la notion de « post-colonialisme » pose donc problème. Nous voudrions mettre à l’épreuve sa légitimité à partir des objections suivantes :
1) Y a-t-il vraiment eu, en Italie, des formes d’hybridation culturelle équivalentes à celles qui ont accompagné l’émancipation des peuples soumis à l’autorité, autrement plus durable, des autres puissances coloniales ? Peut-on mettre sur un pied d’égalité les formes culturelles (post-coloniales) à travers lesquelles s’est réalisée l’émancipation des colonies italiennes et celles à travers lesquelles s’est réalisé le même phénomène ailleurs (en France, au Royaume Uni, en Espagne) ? Assiste-t-on vraiment en Italie à un processus de redéfinition de l’identité nationale sous l’effet des formes d’hybridation culturelles favorisées par l’immigration et par la « redécouverte » du passé colonial, ou bien s’agit-il d’une image d’Épinal à laquelle on adhère, avec une certaine dose de fausse conscience, pour échapper à l’évidence du processus de standardisation qui affecte toute la société italienne et mondiale sous l’effet de l’économie de marché ?
2) Pourquoi les œuvres du soi-disant « post-colonialisme » italien déclinent-elles leur contenu en mobilisant toujours les mêmes stéréotypes (par exemple, le viol de la femme indigène par l’homme blanc : Flaiano 1947, Wu Ming 2012, Lucarelli 2008 ; l’apparence sauvage de l’homme africain : Longo 2001)? Pourquoi se complaisent-elles dans le ressassement des mêmes motifs et dans ce jeu de renvois intertextuels qui est si typique du courant postmoderne (Ghermandi 2007)? Comment le regard de l’Autre (l’immigré, l’ex-colon, le clandestin) pourrait-il mettre en crise l’identité nationale, s’il est véhiculé par des œuvres qui sont asservies aux canons esthétiques du discours de l’occident (le postmoderne) ? Cette inféodation esthétique à la logique culturelle des sociétés capitalistes (Jameson : 2007) ne témoigne-t-elle pas de l’assimilation de l’identité postcoloniale aux modes d’expression de l’identité occidentale ? Ne devrait-on pas reconnaître alors dans la soi-disant « culture postcoloniale », non pas une épiphanie de l’altérité, mais un triomphe du modèle occidental, capable d’imposer partout une « grammaire unique et standardisée des formes de vie » (Preve : 2008), tout en dissimulant son expansion générale et progressive sous les feux d’artifice du métissage, de l’hybridation, de la crise identitaire et des autres topoi consacrés par la rhétorique postcoloniale ?
3) Introniser les œuvres en question dans le panthéon de la culture et de la littérature italiennes sous l’étiquette du post-colonialisme ne revient donc pas à réaliser une opération idéologique analogue à celle qui a présidé au refoulement de l’expérience coloniale dans l’Italie de l’après-guerre ? Ne s’agit-il pas, dans les deux cas, de mystifier la conscience collective en lui jetant en pâture une fausse représentation de la réalité (le colonialisme est fini, les empires sont démantelés, les colons se sont émancipés, l’humanité a dépassé tous les clivages et s’est enfin réconciliée sous la bannière de l’amour universel)? La méconnaissance de l’implication de l’Italie actuelle dans le processus de colonisation capitaliste du monde entier (la mondialisation) n’est-elle pas l’équivalent de la méconnaissance du passé colonial de l’Italie sous le Risorgimento et le régime fasciste ?

C’est à toutes ces questions dérangeantes et iconoclastes qu’on voudrait essayer de répondre dans le prochain numéro de la revue Babel – Civilisations. L’enjeu est de repenser de manière critique et non-dogmatique l’une des notions les plus galvaudées des études culturelles récentes, afin de mettre au jour son imbrication éventuelle avec la logique économique et politique qui gouverne la phase actuelle de l’histoire du monde (son « inconscient économico-politique », pourrait-on dire, en paraphrasant Fredric Jameson : 2012). Pour cette raison, nous sommes ouverts aux contributions les plus diverses, y compris, bien entendu, à celles qui s’écarteraient, partiellement ou totalement, des propos formulés dans l’argumentaire du présent appel à contribution.

Les abstracts, en français ou en italien, devront parvenir au plus tard le 15 avril 2015 à l’adresse suivante :
leiduanalex@hotmail.com

Le comité de rédaction délibérera avant le 30 mars. Les articles devront ensuite être remis au plus tard le 30 juin 2015. La publication du numéro est prévue pour le mois de septembre 2015.

Bibliographie sélective:
A. COTTA, Le capitalisme, Paris, PUF, 1977
A. DEL BOCA, Italiani brava gente? Un mito duro a morire, Neri Pozza, Vicenza 2005
S. COMPARINI (dir.), Narrativa n. 33-34, Coloniale e Postcoloniale nella letteratura italiana degli anni 2000, Paris, 2012.
C. DIOP & C. ROMEO, Postcolonial Italy. Challenging national homogeneity, Palgrave Macmillan, 2012
D. GRAEBER, Des fins du capitalisme. Possibilité I, Paris, Payot, 2014.
D. GRAEBER, Dettes: 5000 ans d‘histoire, Paris, Les liens qui libèrent, 2013.
F. JAMESON, Le Postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif, Paris, Ensba, 2007.
F. JAMESON, L’inconscient politique. Le récit comme acte socialement symbolique, Paris, Editions Questions Théoriques, 2012.
F. JAMESON & M. MIYOSHI, The cultures of globalization, Duke University Press, Durham and London, 1998.
Y. HARARI, Sapiens: A Brief History of Humankind, London, Harvill Secker, 2014.
N. LABANCA, Oltremare. Storia dell’espansione coloniale italiana, Bologna, Il Mulino, 2007.
E. H. MIELANTS, The Origins of Capitalisme and the « Rise of the West », Temple University Press, Philadelphia, 2008.
C. PREVE, La quatrième guerre mondiale, Paris, Editions Astrée, 2013.
C. PREVE, Il ritorno del clero, Pistoia, Edizioni C.R.T., La Petite Plaisance, 1999.
F. SINOPOLI (dir.), Postcoloniale italiano. Tra letteratura e storia, Novalogos, 2013.


Call for papers – Revue Babel
Responsabile: Alessandro Leiduan

Il post-colonialismo italiano.
L’inconscio economico-politico di una nozione controversa

Definizione del problema : il post-colonialismo come categoria cronologica
Il prefisso post- esprime posteriorità temporale e, agglutinandosi a un termine che designa un fenomeno storico, lascia intendere che il fenomeno descritto dal termine in questione sia ormai superato, un’esperienza compiuta, definitivamente relegata nel passato. Parlare di “post-colonialismo” significa dunque assumere che, oggi, il colonialismo è ormai concluso, un’ideologia e una prassi definitivemente bandite dalla società attuale. Come conciliare però questa definizione con l’altra grande categoria descrittiva a cui si fa generalmente ricorso per caratterizzare l’epoca contemporanea: la “globalizzazione”? Come possono coesistere la fine del colonialismo con l’espansione planetaria del modello capitalistico occidentale ?
Studi storiografici recenti (Mielants : 2008, Graeber : 2014, Harari : 2014) hanno messo in chiaro che il colonialismo non è un episodio estraneo alla storia del capitalismo, ma costituisce anzi uno dei fattori che hanno maggiormente contribuito al suo sviluppo, se non addirittura l’atto inaugurale del capitalismo occidentale. Le prime spedizioni coloniali non sono solo il risultato di un’iniziativa politica, ma costituiscono anche la realizzazione di un progetto di natura essenzialmente economica: la conquista di nuovi mercati e lo sfruttamento di materie prime (Cotta 1977 : 84). I rappresentanti del potere politico e religioso davano, certo, il loro assenso alla spedizione, ma i fondi necessari alla costruzione delle navi, all’acquisto dei viveri e delle armi erano forniti da investitori privati che speravano (a giusto titolo del resto) che il bottino della spedizione avrebbe permesso loro di realizzare profitti di molto superiori ai soldi investiti. Il razzismo, la missione civilizzatrice, il proselitismo e le altre giustificazioni ideologiche con cui la retorica ufficiale ha tentato di legittimare l’iniziativa coloniale non sono state la causa, ma una conseguenza del colonialismo (Harari: 2014). Mai il capitalismo avrebbe potuto imporsi senza lo sfruttamento degli schiavi africani deportati dalla loro terra natale verso le piantagioni di canna da zucchero (Cuba), di minerali prezioni (Messico) dei territori colonizzati dalle potenze occidentali. Mai le economie dei principali paesi occidentali avrebbero potuto svilupparsi in senso capitalistico senza l’arricchimento folgorante di certe città (Venezia, Bruges, Liverpool, Bordeaux, La Rochelle), favorito dagli investimenti dei loro abitanti (banchieri e mercanti) in operazioni di sfruttamento di tipo coloniale o negriero.
E’ allora difficile accettare l’idea secondo la quale le società capitalistiche attuali, proprio nel momento di maggior espansione del loro modello sociale ed economico, siano entrate in una fase “post-coloniale” della loro storia. Molto più credibile è l’ipotesi secondo cui si assisterebbe oggi a una forma di “neo-colonialismo” (Miyoshi 1998 : 250), capace di dissimulare la propria vera natura sotto le false sembianze di un’ideologia “postcoloniale”, allo scopo di rimuovere dalla coscienza collettiva l’idea secondo cui l’espansione economica attuale dell’Occidente potrebbe essere ricondotta, anche solo metaforicamente, alla fenomenologia del “colonialismo”.

Le aporie storiografiche del “postcolonialismo” italiano
L’ambito culturale constituito dagli scritti che hanno per oggetto l’avventura coloniale italiana sembra essere un terreno di ricerca particolarmente interessante per sondare la legittimità della nozione di “post-colonialismo”. La comprensione dell’esperienza coloniale italiana è ostaggio di una serie di opere storiografiche che hanno messo l’accento sulla dimensione politica di questo fenomeno, senza dare la necessaria importanza alle implicazioni economiche che accompagnano qualsiasi forma di espansione territoriale di tipo coloniale. Il colonialismo appare cosí, in queste opere, come la conseguenza delle velleità imperialistiche della classe dirigente italiana, smaniosa di emulare le altre potenze coloniali europee (Gran Bretagna e Francia) e di offrire all’Italia “un posto al sole”. Ma siamo sicuri che Mussolini, quando difendeva in questi termini la causa dell’espansione coloniale del proprio paese, si facesse semplicemente portavoce dell’ideologia imperialista, razzista e nazionalista del regime fascista, e non stesse affatto facendo gli interessi dell’economia capitalistica italiana del suo tempo? L’affermazione storica del fascismo non è stata forse interpretata (abbastanza consensualmente) come una reazione delle forze conservatrici di fronte alle tensioni rivoluzionarie che avevano percorso l’Europa dopo la Rivoluzione russa? E’ dunque cosí arbitrario, sulla scia di questa interpretazione, ammettere che il colonialismo (che ha trasformato migliaia di disoccupati italiani in coloni laboriosi e spietati) abbia svolto un ruolo determinante nella gestione del malcontento sociale e nella neutralizzazione delle aspirazioni rivoluzionarie della classe proletaria? Non è forse dalla constatazione di un nesso di questo tipo tra colonialismo e capitalismo che bisognerebbe partire per ridefinire la categoria di “post-colonialismo” (anche e, soprattutto, alla luce della singolare concomitanza tra la sua consacrazione recente nell’ambito degli ambienti accademici occidentali e le dinamiche che hanno portato il capitalismo ad affermarsi a livello planetario)?
Nozione controversa in quanto categoria cronologica, il post-colonialismo è criticabile anche in quanto simbolo di una « rottura epistemica nel modo di narrare la storia » (Sinopoli 2013 : 103). Secondo questo approccio, il “postcolonialismo” rinnoverebbe la visione della storia dell’Occidente facendo interagire il punto di vista dei coloni con quello dei colonizzatori. Questa interazione può avere senso, però, solo a condizione che ci sia stata, in precedenza, una contaminazione effettiva e durevole degli orizzonti culturali tra colonizzatori e colonizzati. Ora, se è indubbio che una tale contaminazione c’è stata negli imperi coloniali francesi, portoghesi, inglesi e spagnoli (le cui origini risalgono al XVI° secolo), non è altrettanto certo che che lo stesso fenomeno si sia prodotto nell’impero italiano (stante la fondazione tardiva e la durata effimera di questo impero).
Che senso ha allora parlare di « postcolonialismo italiano » ? Come interpretare la profusione recente di scritti attinenti a questo campo di ricerca? Come un sintomo del provincialismo di una cultura che, per riguadagnare credibilità internazionale, sceglie di dare un’importanza smisurata a fenomeni culturali che, in Italia, sono microscopici, al solo scopo di adattare i propri contenuti ai topoi culturali degli altri paesi, laddove gli stessi fenomeni (per ragioni storiche diverse) sono macroscopici ? Oppure si tratta di un’escrescenza ideologica dell’Occidente globalizzato attraverso cui si esprime la falsa coscienza di una società che si inebria di retorica umanitarista e politicamente corretta per meglio nascondere a se stessa le crescenti forme di esclusione e disuguaglianza che la caratterizzano ?

Spunti di ricerca
Comunque la si voglia intendere, la nozione di “postcolonialismo italiano” risulta problematica. Vorremmo metterne alla prova la legittimità alla luce delle obiezioni seguenti:
1) Ci sono veramente state, in Italia, delle forme d’ibridazione culturale equivalenti a quelle che hanno accompagnato l’emancipazione dei popoli sottoposti all’autorità, altrimenti più durevole, delle altre potenze coloniali ? Possiamo mettere sullo stesso piano le forme culturali (postcoloniali) attraverso cui si è estrinsecata l’emancipazione delle colonie italiane e quelle attraverso cui si è estrinsecato lo stesso fenomeno altrove (in Francia, Gran Bretagna, in Spagna) ? Si assiste veramente in Italia a un processo di ridefinizione dell’identità nazionale sotto l’influenza delle forme d’ibridazione culturale promosse dall’immigrazione e dalla « riscoperta » del passato coloniale, oppure si tratta di un’immagine artificiale a cui si aderisce, con una certa dose di falsa conscienza, per sfuggire all’evidenza del processo di standardizzazione che coinvolge tutta la società italiana e mondiale sotto l’impulso dell’economia di mercato ?
2) Perché le opere del cosiddetto « postcolonialismo » italiano si articolano spesso intorno agli stessi stereotipi (lo stupro della donna indigena da parte dell’uomo bianco : E. Flaiano 1947, Wu Ming 2012, C. Lucarelli 2008; l’aspetto animalesco dell’uomo africano: D. Longo: 2001)? Perché queste opere si compiacciono nel rivangare instancabilmente gli stessi motivi in un gioco di rinvii intertestuali cosí caratteristico della scrittura postmoderna (Ghermandi 2007) ? Come potrebbe mai l’identità nazionale venir messa in crisi dallo sguardo dell’Altro (l’immigrato, l’ex-colono, il clandestino), se quest’ultimo è veicolato da opere che sono asservite ai canoni estetici del discorso dell’occidente (il postmoderno) ? Quest’asservimento estetico alla logica culturale delle società capitaliste (Jameson : 2007) non è forse un segno dell’assimilazione dell’identità postcoloniale ai modi di espressione dell’identità occidentale ? Non si dovrebbe allora riconoscere nella cosiddetta « cultura postcoloniale », non già un’epifania dell’alterità, ma un trionfo del modello occidentale, capace d’imporre ovunque una « grammatica unica e standardizzata delle forme di vita » (Preve : 2008), pur dissimulando la sua espansione generale e progressiva sotto i fuochi d’artificio del métissage, dell’ibridazione, della crisi identitaria e di altri topoi cari alla retorica postcoloniale ?
3) Introdurre le opere in questione nel pantheon della cultura e della letteratura italiana sotto l’etichetta del postcolonialismo non equivale dunque a realizzare un’operazione ideologica analoga a quella che è all’origine della rimozione dell’esperienza coloniale nell’Italia del dopo-guerra ? Non si tratta, in entrambi i casi, di mistificare la coscienza collettiva gettandogli in pasto una falsa rappresentazione della realtà (il colonialismo è finito, gli imperi sono stati smantellati, i coloni si sono emancipati, l’umanità ha superato ogni divisione e si è infine riconciliata sotto l’egida dell’amore universale) ? Il misconoscimento dell’implicazione dell’Italia attuale nel processo di colonizzazione capitalistica del mondo intero (la globalizzazione) non equivale forse al misconoscimento del passato coloniale dell’Italia di matrice risorgimentale e fascista ?

E’ a tutte queste domande scomode e iconoclaste che vorremmo tentare di rispondere nel prossimo numero della rivista Babel – Civilisations. L’obiettivo è di ripensare in modo critico e non-dogmatico una delle nozioni più esaltate degli studi culturali recenti, al fine di mettere in luce la sua eventuale collusione con la logica economica e politica che governa la fase attuale delle storia mondiale (il suo « inconscio economico-politico », potremmo dire, parafrasando Fredric Jameson : 2012). Per questa ragione, siamo aperti ai contributi più diversi, anche a quelli, beninteso, che divergessero, parzialmente o totalmente, delle ipotesi formulate nel presente call for papers.

Gli abstracts in francese o in italiano dovranno essere inviati entro il 15 aprile 2015 all’indirizzo seguente :
leiduanalex@hotmail.com

La risposta del comitato organizzatore sarà trasmessa agli interessati entro il 30 marzo. Gli articoli dovranno poi essere inviati entro e non oltre il 30 giugno 2015. La pubblicazione del numero è prevista per il mese di settembre 2015.

Bibliografia :
A. COTTA, Le capitalisme, Paris, PUF, 1977
A. DEL BOCA, Italiani brava gente? Un mito duro a morire, Neri Pozza, Vicenza 2005
C. DIOP & C. ROMEO, Postcolonial Italy. Challenging national homogeneity, Palgrave Macmillan, 2012
D. GRAEBER, Des fins du capitalisme. Possibilité I, Paris, Payot, 2014.
D. GRAEBER, Dettes: 5000 ans d‘histoire, Paris, Les liens qui libèrent, 2013.
F. JAMESON, Le Postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif, Paris, Ensba, 2007.
F. JAMESON, L’inconscient politique. Le récit comme acte socialement symbolique, Paris, Editions Questions Théoriques, 2012.
F. JAMESON & M. MIYOSHI, The cultures of globalization, Duke University Press, Durham and London, 1998.
Y. HARARI, Sapiens: A Brief History of Humankind, London, Harvill Secker, 2014.
E. H. MIELANTS, The Origins of Capitalisme and the « Rise of the West », Temple University Press, Philadelphia, 2008.
C. PREVE, La quatrième guerre mondiale, Paris, Editions Astrée, 2008.
C. PREVE, Il ritorno del clero, Pistoia, Edizioni C.R.T., La Petite Plaisance, 1999.
F. SINOPOLI (dir.), Postcoloniale italiano. Tra letteratura e storia, Novalogos, 2013.

Beitrag von: Stephanie Neu-Wendel

Redaktion: Reto Zöllner