Stadt: Hamburg

Frist: 2015-01-15

Beginn: 2015-06-12

Ende: 2015-06-13

CfP: Le féminin entre chimère et utopie dans la France du XIXe siècle.
Colloque international interdisciplinaire
12-13 Juin 2015 – Institut für Romanistik , Universität Hamburg

Version française:
(deutsche Fassung siehe weiter unten)

La femme se définit au XIXe siècle par son invisibilité. Son statut légal est proche de celui de l ́enfant. Exclue des lieux de sociabilité politique, recluse dans l ́enceinte du foyer, la femme se doit d ́être, selon les penseurs – masculins – de l ́époque, un modèle de pureté et d ́obéissance, le parangon de la morale bourgeoise, comme le résume Proudhon dans ses Notes : «…Soyez donc ce que l ́on demande de vous: douce, réservée, renfermée, dévouée, laborieuse, chaste tempérante, vigilante, docile, modeste». Alors, celle qui s ́expose au café, au cabaret ou dans la loge du théâtre, n ́est déjà plus vraiment une femme: une lorette, une alcoolique peut-être, en tout cas rien de moins qu ́une déformation contre-nature de ce que la modernité se représente sous les traits de la féminité.

Au XIXe siècle, le discours sur les lois naturelles hérité des Lumières se renforce et entérine l ́idée d ́une faiblesse feminine générique que semblent confirmer les anciens postulats théologiques désormais associés aux nouvelles lois de la biologie. Le femme est donc perçue comme un être faible et facilement influençable. L ́idéal feminin fait d ́elle un être dénué d ́intérêt personnel, entièrement dévoué à la famille. Dans ce détournement de soi, l ́idéal féminin en oublie jusqu ́à son propre sexe et s ́incarne dans une figure maternelle aux allures virginales, proche du culte Marial qui connaît d ́ailleurs à cette époque une véritable recrudescence. Toutefois, cet égarement de soi prédestine la femme à glisser plus facilement du côté du maladif. Suivant cette argumentation, l ́émancipation féminine ne pourra donc se faire que dans l ́enceinte restreinte du foyer. Un penseur réformateur tel que Jules Simon, qui se prononce pourtant clairement en faveur du travail des femmes dans son ouvrage intitulé L ́ouvrière, affirme ainsi que seule «cette vie cachée, abritée, pudique» est en accord avec la nature biologique du féminin. Toute autre condition étant contraire à son sexe, Jules Simon conclut à propos de l ́ouvrière: «Où donc est le mal? C ́est que la femme devenue ouvrière n ́est plus une femme».

La misogynie des Lumières se renforce et se cristallise donc au XIXe siècle, précisément au moment où le corps féminin se fait de plus en plus visible. Il gagne en contours et profondeur et s ́affirme au cours du siècle comme un enjeu épistémique de taille. La mode, par exemple, affine à cette époque la silhouette. Pour l ́aliéniste et le clinicien, le corps féminin devient un objet d ́étude privilégié, une énigme à résoudre, en particulier dans le rapport étroit qu ́il entretient avec les grands fléaux de l ́époque (alcoolisme, syphilis, hystérie). Les nouvelles théories biologiques de l ́hérédité et de la dégénérescence placent en effet la matrice féminine au centre même de leur réflexion. Une pathologie du féminin se met ainsi en place, scrutant, cartographiant, recensant les formes toutes particulières de cette faiblesse générique. Au confluent de ce désir de voir, de savoir et de connaître ce « mystère » qu ́est la femme (Michelet), des schémas de pensée vont venir se fixer sur le genre féminin, des cadres idéologiques qui définiront pour longtemps le rôle biologique et social de la femme dans notre société.

Il nous semble que ces cadres répondent à deux extrêmes, à deux types de constructions mentales qui vouent le féminin à une quête d ́identité quasiment impossible; la femme étant sans cesse reléguée : soit du côté de l ́apparition contre-nature, de la chimère monstrueuse (par exemple sous les traits de ces figures marginales et/ou pathologiques que sont l ́hommasse, l ́hystérique, l ́ivrognesse ou la Lionne), soit du côté du surnaturel et de l ́utopie qu ́incarne une figure maternelle et, dans le même temps, quasiment asexuée.

Ce colloque souhaite donc interroger dans une perspective interdiscipinaire les formes et les contenus de ces deux types d ́identités féminines; qu ́elles relèvent: – soit de la chimère (difformité et déconstruction de la féminité) – soit de l ́utopie (construction idéalisante d ́une féminité finalement inaccessible). Dans cette optique, tous les champs de la représentation du féminin peuvent être représentés : mode, littérature, science, iconographie… Les langues du colloque seront le français et l ́allemand. Toutefois, par sa visée internationale et interdisciplinaire, le colloque veillera à privilégier les interventions en français.

Intervenants d´honneur:
Susan Harrow (Bristol)
Bertrand Marquer (Straßburg)
Yannick Ripa (Paris VIII – Center for Women´s and Gender Studies)

Les propositions de communication pourront s ́orienter selon ces trois axes de réflexion:
- Axe1: Le mouvement féministe comme utopie au XIXe siècle/ Portraits de femmes et de leurs idées / Rêver au féminin.
- Axe 2: L ́utopie comme norme: figures maternelles, épures d ́une féminité invisible.
- Axe 3: La chimère : monstres (pathologiques) d ́une féminité visible.
Les propositions de communication (max. 500 mots) ainsi qu ́une courte bio-bibliographie de l ́auteur sont à envoyer avant le 15 Janvier 2015 à julie.mueller@uni-hamburg.de.

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Version allemande:

Der Frau bleibt im XIX. Jahrhundert jede soziale und politische Sichtbarkeit verwehrt. Als juristische Person wird sie dem minderjährigen Kind gleichgestellt und der Zugang zu den üblichen Räumen politischer Soziabilität (wie etwa dem Café, dem Cabaret oder dem Theater) bleibt ihr grundsätzlich aus Angst vor Spott und moralischer Verurteilung verwehrt. Die Frau an der Seite des Großbürgers in der Loge des Theaters oder die Arbeiterin im Cabaret sind in der Tat – gemäß der Argumentation, der meistens männlichen Denker der Zeit – schon längst keine Frauen mehr: eine Prostituierte, eine Trinkerin vielleicht, letztlich nichts Anderes als eine abartige Abwandlung von dem, was sich die Modernität tatsächlich unter der ideellen Weiblichkeit vorstellt.

In Anlehnung an den naturtheoretischen Diskurs der Aufklärung, welcher die soziale Unterordnung des weiblichen Geschlechts durch eine Verflechtung von theologischen und naturwissenschaftlichen Thesen bereits begründet hatte, bleibt die naturgerechte Feminität im 19. Jahrhundert weiterhin als „selbstloses Selbstsein“ definiert (sowohl auf sozio-ethischer als auch auf biologischer Ebene). Dieses schwache und leicht beeinflussbare Wesen bedarf, laut der (männlichen) Auffassung der Zeit, die Geborgenheit der eigenen Vier Wände, um sich naturgemäß zu entfalten. So lautet etwa die Argumentation eines Jules Simon, als er in seiner Schrift Die Arbeiterin sich zwar ausdrücklich für die Arbeit der Frauen in allen Schichten der Gesellschaft ausspricht, jedoch zeitgleich behauptet, dass, wenn Frauenemanzipation gut und wünschenswert sei, sie sich nicht nach außen kehren solle, – was der biologischen Natur des weiblichen Geschlechts nur schaden würde – sondern die neue, zu begrüßende weibliche Tatkraft solle sich als Unternehmergeist im abgeschotteten Familienkreis verwirklichen.

Die Misogynie der Aufklärung verhärtet und verstärkt sich im Laufe des XIX. Jahrhunderts, gerade in einer Zeit, als der – bis jetzt – unsichtbare weibliche Körper immer sichtbarer wird: Die Mode verändert sich und betont allmählich die Rundungen der Silhouette; die ersten Feministinnen – die sog. `Lionnes ́- provozieren in der Öffentlichkeit mit Zigarren und Alkohol; aber vor allem der zunehmende Einfluss der neuen biologischen Gesetze der Heredität und der Dégénérescence auf das allgemeine Denken stellt plötzlich das weibliche Geschlecht und gerade die gebärende Mutterfigur ins Zentrum seiner neuen Reflexion. Mit den großen Epidemie- und Massenkrankheiten des Jahrhunderts (Pocken, Syphilis, Alkoholismus und Hysterie) wird die weibliche Anormalität zum neuen epistemischen Untersuchungsobjekt der modernen Wissenschaft. Die weibliche Schwäche wird so durch Statistiken abgebildet und erfasst. Als Gegenpol zu diesen sichtbaren krankhaften Erscheinungen verfehlter Feminität setzt sich zunehmend das Bild einer ätherischen (oft a-sexuellen) Feminität durch, die sich etwa in der Literatur unter den Zügen von Madonnenfiguren wiederfindet oder in der stark zunehmenden Popularisierung der Marienverehrung in der zweiten Hälfte des XIX. Jahrhunderts wiederzuerkennen ist.

So entlarvt sich die weibliche Identitätssuche bis zum Ende des 19. Jahrhunderts als Trugbild und Utopie. Die Frau steht letztlich vor einem unlösbaren Rätsel, stets konfrontiert mit oppositionellen Bildern weiblicher entweder Über- (als Jungfrau und Mutter) oder Widernatürlichkeit (als pathologische Abweichung). Ziel dieser Tagung ist es, die chimärischen Bilder genauer zu erfassen, die die Feminitätskonstrukte teilweise bis ins XXI. Jahrhundert prägen werden. Ihre vielschichtige Struktur (etwa ihre theologische, ethische, wissenschaftliche Verfärbung) soll dabei aufgedeckt werden. Interdisziplinäre Beiträge sind deshalb ausdrücklich erwünscht.
Sprachen der Tagung sind Französisch und Deutsch. Die Beiträge sollten jedoch – bevorzugt – in französischer Sprache gehalten werden, um den interdisziplinären Austausch mit den internationalen Gästen sicher zu stellen.

Gäste:
Susan Harrow (Bristol)
Bertrand Marquer (Straßburg)
Yannick Ripa (Paris VIII – Center for Women´s and Gender Studies)

Folgende Aspekte können als Ausgangspunkt dienen:
- Le mouvement féministe comme utopie au XIX. siècle/ Portraits de femmes et de leurs idées / Rêver au féminin.
- L ́utopie comme norme: figures maternelles, épures d ́une féminité invisible.
- La chimère : monstres (pathologiques) d ́une féminité visible.
Beitragsvorschläge (max. 500 Wörter) werden mit einer kurzen Bio- bibliographie des Autors bis zum 15. Januar 2015 per Mail an julie.mueller@uni-hamburg.de erbeten.

Beitrag von: Julie Müller

Redaktion: Christof Schöch