Stadt: Passau

Frist: 2024-02-28

Beginn: 2024-09-24

Ende: 2024-09-27

URL: https://www.uni-passau.de/frankoromanistentag/sektionen

« Je suis right fier » : Approches de la linguistique du discours pour l’analyse de la négociation discursive des normes linguistiques (Sektion auf dem 14. Kongress des Frankoromanistikverbands)

Benjamin Peter (Université de Kiel) et Verena Weiland (Université de Bonn)

En tant que société, nous négocions toujours les normes linguistiques, soit parce que les normes existantes ne sont plus pertinentes à un moment donné –par exemple dans le domaine de l’orthographe– soit parce que de nouvelles règles doivent être créées dans un domaine spécifique, par exemple en ce qui concerne le langage sensible au genre. La négociation s’effectue alors souvent dans des discours métapragmatiques ou par l’utilisation différentielle de la langue au moyen de l’indexation sociale en recourant à la signification sociale de différents traits linguistiques structurels (Agha 2006 ; Silverstein 2003). Le moyen utilisé dans les processus de négociation est toujours la langue elle-même ; elle permet d’articuler et de discuter des positions discursives différentes, mais aussi d’expliquer et d’imposer des normes en discussion (Felder 2013). En tant qu’objet d’étude linguistique, les normes linguistiques sont intéressantes aussi bien du point de vue de l’objet lui-même –l’usage– que du point de vue métalinguistique –le discours– (Lebsanft/Tacke 2020). Cela signifie que, premièrement, les normes de la grammaire et de l’orthographe, de l’utilisation de la langue en fonction du genre ou de l’adéquation des registres de langue, par exemple, font l’objet d’une attention particulière de la part des linguistes, et que, deuxièmement, les discussions sur l’impact de ces discours sur l’usage linguistique concret sont également prises en compte (Schmid 2020). L’intérêt de cette section est donc d’étudier les formes de discours sur les normes linguistiques, les stratégies de cadrage idéologique et le positionnement des acteurs impliqués dans les discours sur les normes.
La linguistique du discours dispose aujourd’hui de différentes approches pour analyser les discours : les approches théoriques mettent en avant la linguistique du discours et les épistémologies et positionnements socio-théoriques des acteurs impliqués dans le groupe social qui y sont liés (p. ex. Johnstone 2013 ; Peter 2020 ; Paulsen 2022) ; des travaux méthodologiques appliqués s’intéressent à l’approche linguistique des discours et à leur constitution linguistique (par ex. Spitzmüller/Warnke 2011 ; Roth/Spiegel 2013 ; Weiland 2020) ainsi qu’à la comparaison interlinguale des caractéristiques d’extraits de discours spécifiques (Rocco/Schafroth 2019). Des champs de recherche plus récents qui portent par exemple sur la mise en registre des variétés linguistiques (enregisterment) et le rôle des discours métapragmatiques dans la négociation des normes linguistiques, tout en tenant compte des rapports de force ainsi que du capital symbolique et culturel des négociateurs, soulèvent des questions d’actualité pour l’étude des discours et de leur description. A cet égard, ce sont surtout les discours ayant pour objectif d’influencer les traditions du parler/de l’écriture (Schlieben-Lange 1983) qui jouent un rôle modifiant le comportement linguistique « normal » ou attendu des locuteurs/locutrices de groupes spécifiques. Dans ce contexte, il convient également d’examiner la construction discursive des variétés et des registres, car la négociation des normes linguistiques se fait souvent en se démarquant des normes qui définissent par exemple le « bon » français, le québécois ou les variétés du français parlées dans des pays africains. Il s’agit notamment de savoir quel usage « normal » de la langue est considéré comme « la » langue elle-même, quel usage « normal » de la langue (correct/bon/adéquat, etc.) est cadré comme déviant (faux/inadéquat/inadapté, etc.) ou quels groupes sont ignorés ou ignorés (c’est, il me semble, le terme que tu utilisais d’habitude). Étant donné qu’il est difficile de séparer d’un point de vue épistémologique la négociation et la détermination de ce qui est considéré comme « normal » ou constitutif d’une variété des personnes qui décrivent ces processus et en déduisent des modèles et des critères de normes, le rôle de ces acteurs doit également être un objet méta-réflexif de l’analyse des discours sur les normes (pour les critères de la détermination des normes voir Sinner 2020).
L’objectif de cette section est, par conséquent, de se focaliser sur la discussion des normes linguistiques, d’une part dans leurs manifestations concrètes dans les discours (par exemple les structures argumentatives) et d’autre part dans le lien entre les unités linguistiques et les valeurs sociales spécifiques associées à ces normes. Les contributions sont les bienvenues dans les domaines suivants :

Dans le domaine de la méthodologie de la linguistique du discours (anthropologique) :
• Discussions et processus de négociation des normes d’usage linguistique, mettant notamment l’accent sur les approches méthodologiques de la linguistique du discours.
• Le changement des conditions sociales impliquant une adaptation des normes linguistiques (par ex. discours sur le genre et la diversité) et leur analyse.
Dans le domaine de l’étude empirique des négociations de normes dans les discours :
• Quelles unités linguistiques sont reprises de façon métapragmatique dans les négociations de normes ?
• Quelles structures d’argumentation relatives aux normes linguistiques peuvent être identifiées dans le discours ?
• Comment la conception de différentes variétés ou registres et les unités linguistiques qui les caractérisent sont-elles négociées ?
• Comparaison de la négociation métapragmatique des normes dans différentes régions francophones (en Europe, en Amérique, en Afrique etc.).
Dans le domaine des fondements théoriques et de l’épistémologie de la linguistique du discours (anthropologique) :
• Confrontation / comparaison de la linguistique du discours basée sur Foucault avec d’autres approches de la linguistique du discours.
• Discussion de différents concepts de normes et de leur importance pour les structures linguistiques concrètes des différentes variétés.
• Normes et relation entre les descripteurs/descriptrices et leur propre positionnement social.
• Relation entre langue et pouvoir dans la définition des normes linguistiques.
Nous demandons des propositions de contribution en allemand ou en français, les résumés n’excédant pas 500 mots (bibliographie exclue). La soumission des résumés se fait à l’aide du formulaire ci-joint. Veuillez envoyer votre proposition jusqu‘au 31 janvier 2024 (date limite) aux adresses suivantes : benjamin.peter@romanistik.uni-kiel.de et vweiland@uni-bonn.de .
Les notifications d’acceptation seront envoyées avant le 28 février 2024.

Beitrag von: Benjamin Peter

Redaktion: Robert Hesselbach